Témoignages

Emilie (voisine)

Cher Gilbert,

Ce qui nous a fait nous rencontrer, c’est votre courrier en bas de l’immeuble,

signalant votre désaccord dans une affaire de fuite d’eau : l’écriture

particulièrement belle, le ton et les arguments irréprochables. Cet avis aux

copropriétaires a piqué ma curiosité : j’avais un voisin hors du commun.

Et de discussion en discussion, des points communs se sont révélés : ce

sentiment partagé d’être des survivants (pour des raisons différentes, certes),

un intérêt pour les autres et l’humain en général, le goût de la découverte, du

vélo, et même une routine de gym.

Je tiens à vous remercier avant que vous ne nous quittiez :

Merci pour votre intelligence et votre altruisme formidables : dans certaines

prisons et bidonville, dans des milieux ruraux et des hôpitaux, on vous doit des

ateliers musicaux précurseurs, aux côtés de Miguel Angel Estrella pour

l’association Musique Espérance, d’abord en tant qu’organisateur, puis ensuite

au violon. Et merci à 92 ans, d’être venus encore pour jouer du violon et égayer

les patients que nous accueillons, qui font face à des troubles cognitifs modérés ou sévères, avec leurs familles.

Et toute l’équipe du Mérantais vous en remercie.

Vous faites partie des gens qui rendent le monde meilleur, tout en discrétion.

Merci pour votre humour ! Vous m’avez même invitée à lire « les mémoires d’un

blaireau », œuvre d’un de vos camarades, que je n’ai pas oubliées. Ensemble

avec Gilbert, et via what’s app, nous avons voyagé : jusqu’en Australie, en

passant par le Vietnam.

Je vous ai connu presque téméraire à vélo, et beaucoup plus prudent côté

voiture : j’ai bien noté que vous ne craignez pas les chevaux sous le capot, mais

les ânes derrières leur volant.

Vous disiez souvent que vous avez une famille formidable et adorable.

Cher Gilbert, les liens du cœur ne se défont pas, et il est merveilleux qu’une

part de vous restera au travers de vos enfants, petit-enfants, et même arrière petit-fils, mais aussi des pensées que nous continuerons d’avoir pour vous.

Vous ne quitterez pas nos pensées, cher Gilbert !